Dossier de Presse |
Article paru dans Le journal du théâtre de juin-août 1997 :
« Out of Avignon »
Quand on sait que le festival d'Avignon commence le 10 juillet, la présence sur les lieux d'une équipe marginale le 9 juillet - et seulement ce soir-là - relève de la provocation ou du défi. Cette équipe, Les périphériques vous parlent (appelons-la les Périphériques), n'est pas tout à fait une troupe de théâtre. C'est une assemblée de jeunes qui veut intervenir par la théâtralité mise au service de la réflexion philosophique et politique. Elle déclare : « Jouer pendant et out of Avignon signifie tout autant reconnaître que ce festival existe, mais aussi faire savoir que, pendant ce temps, un autre théâtre existe et ouvre des scènes à la citoyenneté ».
Les Périphériques, on a pu les voir dans la rue, dans les facs, là où s'assemblent les hommes politiques et les notables. L'une de leurs saynètes d'intervention publique martèle jusqu'à l'insupportable, une seule phrase : « Un enfant sur trois est sous le seuil de pauvreté en Angleterre. »
Crispations d'athlètes, énergie du rock, tendresse désespérée : ils cognent pour mieux éveiller et faire naître la discussion. Leur cri est superbe et touche au plus profond. Si les médias parlent peu d'eux, leur mouvement fait tache d'huile dans le monde étudiant et intellectuel. Ils sont nés de l'imprévisible et merveilleux accord entre deux « anciens », l'auteur-metteur en scène Marc'O (célèbre dans les années 70 puis passé à la recherche) et l'avant-gardiste italienne Cristina Bertelli, et tout un regroupement des jeunes venus de la philo, de diverses facs et du monde du travail. Parmi ces jeunes, Yovan Gilles semble s'imposer en leader amical, entouré d'acteurs, musiciens et écrivains qu'on appellera, pour aller vite par leur prénom, Jérémie, Federica, Christopher..., s'exprimant dans ces interventions et dans un trimestriel, Les périphériques vous parlent.
En Avignon, la veille du grand jour, ils donneront, gratuitement, Prélude à une philosophie en acte pour des philosophes debout. Une heure de « théâtralité » aux frontières de l'agit-prop, de la danse et de la musique. Ensuite, « dance overflow », formule originale de participation du public devenant un chœur dansant. Enfin, discussion. Le lendemain, la troupe fuira le festival naissant et ira se produire ailleurs, « out of Avignon », avec la complicité de la coopérative de Longo maï, près de Forcalquier. Toujours philosophiquement et toujours debout.
G. C.
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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 7 mars 03 par TMTM
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