Les périphériques vous parlent N° 0
AVRIL 1993
p. 35

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 La famille en acte 


Une rubrique que nous tenons pour importante, concernant la relation familiale : au-delà des liens familiaux n'y a-t-il pas de nouveaux rapports à inventer ?

L'héritage
à inaugurer


Présentation d'un projet pour les deux à trois prochains numéros : Conversation entre 5 membres d'une même famille.

À partir des expériences de chacun jusque dans leurs projets futurs, parents et enfants tenterons de lier un dialogue pour déboucher sur l'élaboration d'un questionnement commun.

LE PÈRE (48 ans) : Architecte en chef des monuments historiques.

« Je participe par mon métier à la sauvegarde du patrimoine. Mais ce qui est défini comme “l'ensemble des biens d'une collectivité” ne doit pas être réduit, ici les monuments historiques, à devenir l'ensemble des collections du passé, d'un présent qui l'amasse.
Dans quelle mesure peut-on parler d'un patrimoine vivant ? »

LA MÈRE (50 ans) : Pédiatre.

« L'accord sur les dépenses de santé porte principalement sur une diminution des dépenses. N'y aurait-il pas aussi et en premier lieu un investissement à faire ?
Le soin, s'il est porté sur la maladie (à chaque symptôme un médicament : Cf codification informatique) est subordonné à la fréquence chronique de celle-ci. Une manière plus radicale de diminuer les actes, ne nécessiterait-elle pas l'investissement d'une recherche sur la prise en compte de l'homme lui même ?
Soigner le malade (prise en compte de sa personnalité, de ses problèmes spécifiques, du contexte de sa pathologie...) plutôt que de soigner les maladies. »

Nous nous adressons à tous ceux qui se sentent à l'étroit, ceux que leur université, leur banlieue et la morne succession des jours et des nuits, ne peuvent plus contenir.
 

LE FILS (19 ans) : Étudiant, 1ère année DEUG Histoire.

« Je suis étudiant à l'université. Je pourrais éprouver du plaisir à apprendre, cependant j'ai pour l'instant l'impression d'emmagasiner des connaissances qui ne trouvent pas leur “expression” sociale, leurs champs d'action. D'où me vient cette désagréable impression d'être inutile à la société ? Parfois, j'ai presque l'impression que s'opère une schizophrénie culturelle qui isole mon identité sociale de ma personnalité. »

LE FILS (11 ans) : Collégien.

« À mon entrée en 6ème, on m'a dit que j'allais rentrer dans le monde des grands.
Moi, je sais pas si je suis grand ou petit, puisque pour les grands je suis petit et pour les petits je suis grand.
J'hésite aussi à être un adolescent.
Mon frère m'a dit que l'adolescence c'est une période où on est comme un aventurier qui découvre.
Il dit aussi qu'il faut être un adolescent toute sa vie.
Mais pour moi, dans ma tête, un adolescent c'est celui qui a des boutons !
Alors dans tout ça, je sais toujours pas qui je suis. »

LA FILLE (21 ans) : Étudiante.
À l'initiative du projet d'article.

« J'orchestre la conversation. en tentant à chaque fois de mettre le témoignage de l'un en corrélation avec celui des autres.
En effet, le but de cet article n'est pas d'apporter des réponses ponctuelles à des questions précises. Il vise un résultat : favoriser un questionnement opérationnel.
C'est-à-dire : d'une part, aider chacun à bien poser sa question, comme à l'inscrire dans un questionnement commun possible ; d'autre part, mettre chacun devant la nécessité d'une prise de responsabilité : le passage à l'acte qui peut “déborder” le seul constat. »

Violette


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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 23 avril 03 par TMTM
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