été 1996 p. 9 |
Les réalités controversées, au-delà de la métaphore “de la scène à la vie” |
Ce n'est pas “le sommeil de la raison” mais les injonctions de la rationalité économique qui sont en train aujourd'hui d'“engendrer des monstres”. À la philosophie de lui montrer les crocs en faisant grincer les mots.
Nous voudrions placer une des journées de la manifestation sous le signe de la critique de « l'économisme » tel que le libéralisme dominant d'aujourd'hui l'impose à la communauté mondiale, et soutenir d'autre part que « le philosophique » (expression d'un mode pluriel de penser, de comprendre et d'agir) peut se révéler pour le citoyen une alternative aux nuisances de « la pensée unique ».
L'hégémonie de l'économie conduit inévitablement à « l'économisme » : idéologie de l'ultra-libéralisme ou du libéralisme sauvage qui dominent le monde aujourd'hui. Ce n'est pas l'apparition récente en France d'un « libéralisme social », expression d'une peur qui saisit maintenant une partie des sphères dirigeantes devant les conséquences perçues comme dangereuses de la montée du sous-emploi, de l'exclusion et de la précarité, qui changera quelque chose à l'affaire. Le fait que toute pensée, toute activité humaine restent soumises en dernière instance aux critères comptables présentés comme les lois naturelles de l'économie réduit toutes les mesures dites « sociales » à un acharnement thérapeutique cruel prolongeant jusqu'à un désastre inimaginable l'agonie de couches de la population de plus en plus larges.
Jouons un peu avec un des maîtres mots de l'actualité : « la pensée unique ». Pensée unique, deux mots maîtres plutôt qui affichent « le tout économique » comme la seule voie désormais possible pour le développement de l'humanité. Le néolibéralisme ne cesse de soutenir ses thèses à partir