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Génération Chaos
L’historique et les formes d’intervention
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Les expressions artistiques liées à Génération Chaos sont nées en 1993 de recherches menées à travers la théâtralité, la musique et la danse au sein du Laboratoire d’études pratiques sur le Changement accueilli par l’Hôpital de Ville-Evrard à Neuilly sur Marne.

Ce travail a amené le chercheur et metteur en scène Marc’O et le compositeur Jean-Charles François à collaborer avec des acteurs, des musiciens, des philosophes, des étudiants tels que Federica Bertelli, Sébastien Bondieu, Yovan Gilles, Jérémie Prophet, Kathrin Ruchay, Samira Sissani, Thomas Belhom, Christopher Yggdre...

Le travail artistique a été motivé par l’idée que la scène était un lieu idéal pour comprendre « en actes » ce qui distingue un comportement d’acteur - auteur de ses actes - d’un comportement d’interprète - l’exécutant d’un rôle prédéfini.

Cinq types d’interventions de Génération Chaos en relation avec les activités publiques des périphériques vous parlent ont émaillé la vie du collectif depuis une dizaine d’années :

Premièrement, les interventions spontanées avec les saynètes, qui sont des courtes pièces légères destinées à la rue, aux lieux publics, aux halls d’université. Percutantes, elles permettent d’engager un dialogue informel et de créer des agoras éphémères dans des lieux qui sont souvent réduits à n’être que des lieux de passage. Des interventions ont très régulièrement lieu en région parisienne. Les saynètes peuvent concerner les chiffres et statistiques conséquentes à la mondialisation économique (47 pauvres de plus chaque minute dans le monde...).

Deuxièmement, les résidences/tournées qui durent une ou deux semaines dans des villes de province ou de l’étranger. Ces tournées ont pour objectif de se faire rencontrer des milieux qui souvent s’ignorent mutuellement : universités, cités et quartiers difficiles, monde rural, monde du travail, associations sportives etc. Pour commencer, des saynètes sont organisées partout dans la ville, ensuite, une ou deux soirées, avec les spectacles de Génération Chaos suivis de débats, se déroulent dans un lieu de la ville (MJC, Maison de quartier, salle de concert, université). Ces résidences aboutissent toujours à la création d’un groupe de travail autonome, ce fut le cas au Mans, à Lyon, Tours, Aix-en-Provence, Digne, la Ciotat, Bordeaux, Villeurbanne, Toulon, Strasbourg, Parthenay, Brest, Chartres, Avignon, Chambéry, Arles et aussi à Leipzig en Allemagne, Bruxelles en Belgique, Sainte-Anne en Martinique etc. L’organisation de ces résidences est généralement assumée par plusieurs structures associées : municipalités, services culturels d’universités, MJC, lycées, centres de formation, maisons de quartier. Ces résidences peuvent aussi prendre l’aspect de stages de formation.

Troisièmement, les grandes manifestations et les événements ponctuels qui, pour la plupart, se sont déroulés en région parisienne. Nous citerons les plus importants : en décembre 1994, rencontre sur le devenir de l’Université ; en novembre 1996, manifestation pour les Etats du Devenir, (ces deux événements ont été tous deux évoqués ci-dessus) ; en novembre 1995, grand colloque sur la philosophie avec Isabelle Stengers et Marc’O co-organisé avec l’Université de Paris 8 dans le cadre des Mardis de Paris 8 ; en mai 1996, première de la pièce Prélude à une philosophie en acte pour des philosophes debout dans les locaux de la styliste Agnès B. en mai 1996 ; une tournée de six dates dans le Sud de la France avec la pièce Philosophes Debout suivie de débats, en juillet 1997, intitulé « Out of Avignon », la rencontre internationale de fondation des Fora des Villages du Monde ; Les Premiers Fora des Villages et Cités du Monde en mai 1999 à Paris auxquels ont participé plus de deux cent personnes venues du monde entier ; un colloque à l’Université de Paris 8 Saint Denis cloturant un projet national intitulé « Overflow, geste artistique, geste sportif » réunissant des chercheurs, des travailleurs sociaux, des sportifs ; un grand banquet philosophique organisé dans le cadre du Festival International de la ville en septembre 1999 ; ou encore, dernièrement une journée manifeste pour la Mondialité, à la fois artistique et philosophique, organisée avec Edouard Glissant au Musée National des Arts Populaires avec la participation de l’économiste René Passet, du cinéaste André.S.Labarthe et de l’écrivain Patrick Chamoiseau.

Quatrièmement, les interventions lors de manifestations, de festivals, de congrès, de colloques à l’invitation de divers associations, organisations et réseaux. Pour citer les plus récentes, des interventions ont été faites dans le cadre du congrès du SNESup-FSU (syndicat enseignant universitaire) en 1996, du congrès du MRERS (Mouvement des Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs) en novembre 1996, à l’Assemblée de la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) en décembre 1996, dans le cadre de la journée contre l’extrême droite organisée par le groupe Noir Désir à Toulon en mars 1997, des concerts et des débats organisés par le collectif Justice et Libertés à Strasbourg pour le week-end de mobilisation contre le Front National et le racisme au printemps 1997, à l’Assemblée des Amis du Monde Diplomatique en mai 1997, à la première agora de TCC (Télé Création Citoyenne) en juin 1997, à la manifestation un Jour à Bordeaux organisée le 14 juin 1997 par Noir Désir, au concert de soutien aux Zapatistes à Paris au Zénith en novembre 1997, ou encore plus récemment au congrès du MNCP (Mouvement National des Chômeurs et des Précaires) en avril 1998, à l’Université de la FFMJC en juillet 1998, aux Premiers Rendez-vous Citoyens à Amiens en novembre 1999, au Festival Sons d’Hiver à Créteil en janvier 2000. Ou encore le cycle de conférences sur l’art, le sport et le politique organisés dans différents lieux à Paris lors de la sortie du livre des Périphériques vous parlent intitulé « Mouvement, risque, instabilité - la performance autrement », paru en décembre 2001.

Cinquièmement, les séminaires organisés avec différents partenaires comme l’atelier d’expérimentation de la philosophie (avec Isabelle Stengers à Bruxelles), la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) ou encore la FFMJC (Fédération Française des Maisons de Jeunesse et de la Culture). Ces séminaires sont des moments privilégiés de recherche et de discussion sur des questions comme l’auto-organisation dans les assemblées plénières, ou le sport dans sa relation à l’art, ou encore l’avenir des espaces culturels.