EXTRAIT
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NEGRITUDE DEBOUT
Avec la Négritude, Aimé Césaire, avec ses deux compagnons de l’époque : Léopold Sendar Seghor et Léon Damas dans les années 30 affirmait l’existence d’une histoire, d’une culture et d’une civilisation nègre qui serait l’histoire de cette humanité dominée qui lutte pour sa dignité. La Négritude c’est ce cri poussé à l’âge sombre d’un fascisme, porteur de l’idéologie des races, c’est l’affirmation de la dignité, la créativité des peuples qui grondent même dans les conditions les plus extrêmes.
Dans l’entretien, dans ce même numéro, Aimé Césaire revenant sur la Négritude rappelle l’esprit de l’époque : "Imaginez dans les milieux parisiens, deux jeunes nègres qui s’interrogent. Cela, aujourd’hui, paraît évident, mais à l’époque cela ne l’était pas.". Mais avons-nous saisis véritablement la leçon de l’histoire ? Peut-on dire qu’aucune discrimination n’est à l’œuvre aujourd’hui ?
La Négritude comme conscience d’une histoire, d’une civilisation, d’une culture africaine, la Négritude comme combat politique sûr de son droit contre le colonialisme et l’idéologie des races, la Négritude comme philosophie de la réconciliation de l’homme noir humilié et offensé avec lui même. La Négritude c’est cet élan dont à tout moment et à toute époque, nous devrions nous inspirer, cet élan qui a consisté à fissurer irréversiblement le mur des suffisances de l’ethnocentrisme.
Au-delà de son caractère revendicatif, elle a été, elle est une attitude, celle de tous les peuples qui se mettent debout alors qu’insidieusement tout est fait pour leur faire croire qu’ils n’ont plus d’histoire, plus de destin à vivre, "car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme est finie, que nous n’avons rien à faire au monde" [1]
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