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Numéro 1
Dans le hors-champ de sa vie, il va à la recherche de ses pas
Par Federica BERTELLI | Paru le février 1994
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Des gens se rencontrent et parlent, ils parlent, ils échangent leurs opinions. Ce texte pourrait être ce qu’un observateur retient, en la circonstance. Pour lui, c’est plus qu’un échange verbal, des idées saisies çà et là, des opinions divergentes qui se confrontent. C’est un scénario de crise, un scénario qu’on ne tournera jamais parce qu’on ne peut l’immerger dans une histoire sans tomber aussitôt dans le pathétique. Pourtant des paroles s’échangent, des idées s’affrontent qui appartiennent à l’air du temps ou que le temps emporte. Qui dit quoi ? À qui chacun s’adresse-t-il ?


Le cliché renvoie à "l’identité" au sens policer du terme. Il fait constat - ce qui épingle chacun dans une catégorie spécifique.

Âge/Sexe/milieu/occupation sociale, ces assignations à résidences fixées pour les commodités de la société civile font de chacun un prisonnier, un non-libre.

Voilà ce que crie le côte à côte contre le face à face. Le face à face coincé dans le temps qui passe, dans le temps passé, tant il est vrai que le temps c’est toujours le passé.

C’est pourquoi l’image préférera toujours demander : "Où en es-tu ?" et l’image la plus avancée : "Où vas-tu" ?

Marc’O, L’impossible, et pourtant, (1984)


Des personnages existent qui parlent à partir de positions bien tranchées. Enfin, ça a été là mon premier objectif dès que j’ai eu l’idée de ce texte. Au départ, j’ai eu envie de leur donner un nom, un nom certes, mais surtout pas une identité. J’avais dans l’esprit plutôt des « figures de rhétorique », que seul cet échange de vue manifestait, le temps d’une rencontre. Ces personnages, ces « spectres », je les ai baptisés avec des noms emblématiques, (voir N.B.). Par la suite, je me suis dit : si je place un nom devant chaque intervention, j’incite le lecteur à saisir la phrase à travers l’identité que le nom évoque. Ce procédé me sembla aller à l’encontre du propos que je voulais tenir, à savoir que c’est l’activité, la parole, les idées exprimées qui peuvent qualifier quelqu’un (serait-ce à travers un surnom), et non le contraire, un nom-masque qui « recouvre » ce qui est dit et fait.

J’ai pensé alors faire de ce texte un jeu, c’est-à-dire de laisser au lecteur le soin de trouver lui-même à qui appartiennent les répliques exprimées. Je décidais de remplacer chaque nom par un numéro (1, 2, 3 etc.), au lecteur après d’attribuer la réplique à un des noms proposés.

Comme c’est un jeu, nous offrons un abonnement pour les 4 prochains numéros des Périphériques vous parlent aux quinze premiers qui auront donné les réponses justes à la question suivante :

Quel personnage emblématique correspond au numéro mis devant chaque réplique ? (Le cachet de la poste fera foi pour la désignation des vingt premiers).

N.B. Les personnages emblématiques : l’Informateur, le Possédé de Liberté, le Pompier, le Professeur, le Poète Maudit, l’Incendiaire.