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Numéro 6
Des Etats du devenir ?
Par Les Périphériques vous parlent |
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Parce que :

- devant la montée de la précarisation et la domination de l’économisme, c’est le devenir humain lui-même qui est en danger,
- la richesse, ce fruit promis de « la bonne santé du marché », ne concerne que l’enrichissement des riches, pire « des déjà trop riches » : les seigneurs de la guerre économique. En aucun cas, elle n’implique la prospérité des citoyens,
- l’accroissement de la richesse mondiale qualifié pompeusement de « croissance » est une abstraction qui n’enrichit qu’une fortune virtuelle (celle qui alimente les mouvements vertigineux des capitaux en bourses), fortune colossale, certes, mais qui - paradoxe ! - s’édifie sur une réalité, elle, des plus concrètes : l’augmentation de la misère dans le monde.
- l’idéologie ultra et néo-libérale dominant le monde, aujourd’hui, impose la suprématie totalitaire d’une économie de marché, qui condamne non seulement le marché lui-même mais toutes les autres formes d’expression et d’activité humaine,
- cette suprématie crée un état de fait mondial qui réduit chaque habitant de tout pays au rôle de consommateur,
- la norme consommation que l’économie de marché prescrit de fait au monde entier, n’offre guère d’opportunités aux hommes et aux femmes d’exercer leur citoyenneté,


"Il y a 47 pauvres de plus chaque minute dans le monde".
(Programme des Nations Unies pour le développement, cité par Libération le 18 juillet 1996.)


Aussi,

- face aux valeurs comptables qui prétendent régir l’ensemble des réalités humaines, faudra-t-il imaginer un devenir citoyen à faire au présent, mettant en jeu l’ensemble des savoir et des pratiques scientifiques, culturelles, philosophiques, sociales et humaines.
- l’exercice de la citoyenneté dépendra-t-elle ainsi, d’une part, des possibles offerts à chaque individu pour l’exercer, d’autre part, des capacités et des moyens que chacun saura conquérir et inventer pour devenir citoyen : « On n’est citoyen qu’à le devenir ».
- c’est, donc, à chacun et ensemble, de se donner les instruments, les espaces, les procédures, les protocoles, pour exercer cette activité de citoyen, qui ne peut se borner au seul droit de vote.
- cette exigence est mondiale dans la mesure où les réalités propres à chaque nation tendent à devenir de plus en plus inter-indépendantes. Dans cette optique, chacun se doit d’être pilote dans son pays afin de mettre en jeu une politique citoyenne mondiale pouvant assurer partout l’expression des différences des peuples.