Les Fora des Villages du Monde | |
Suite à l'assassinat de Calderón... |
Assassinat en Colombie
Mario et Elsa Calderón devaient participer cet été à la rencontre de fondation des Fora.
Le 19 mai, un commando de quatre tueurs masqués a fait irruption en pleine nuit dans l'appartement de Mario Calderón à Bogotá et a criblé de balles Mario, Elsa, sa femme, le père et la mère d'Elsa qui, pour l'instant, a survécu à ses blessures. Leur enfant, ayant pu être caché dans un placard par sa mère, est en vie.
Ces derniers mois, la violence en Colombie s'était terriblement accrue, alors que depuis 1946, ce pays a la réputation d'être le pays le plus violent en Amérique Latine et peut-être même dans le monde : on s'y fait tuer pour rien et les tueurs (sicarios - la plupart sont très jeunes) se font tuer à leur tour par ceux qui veulent leur place sur ce marché macabre. Des massacres de paysans, ouvriers, syndicalistes, étaient devenus quotidiens. Mais cet assassinat est le premier commis à Bogotá depuis longtemps et beaucoup craignent le début d'une période de liquidation urbaine d'opposants. Il a déclenché une vague de protestation rarement vue en Colombie. Des milliers de personnes, une fleur à la main, sont descendus dans les rues de la capitale, lors de l'enterrement, réclamant enfin la paix. La nouvelle est passée dans de nombreux journaux et télévisions du monde entier. Le bureau du Haut Commissariat des Droits de l'Homme de l'ONU récemment installé à Bogotá (on parle de plus d'un million de réfugiés intérieurs et extérieurs pour cause de violences) a demandé une enquête.
Pourquoi le crime de Mario et d'Elsa ? Pour leur engagement pour la paix, la défense de la vie et des droits de l'homme au sein du CINEP (Centre de Recherche et d'Éducation Populaire). Et plus précisément leur projet écologique sur 1 000 hectares avec vingt-cinq amis dans la réserve naturelle du Sumapaz, région du Nord de Bogotá, considérée comme la réserve d'eau pour la capitale pour le siècle à venir. Mario et ses amis n'entendaient pas de la même oreille que le gouvernement et des entreprises privées (qui veulent y construire une immense retenue d'eau) le mot éco-développement, préservation des forêts, maintien des cultures et des paysans sur leurs terres. D'autre part, leur travail d'éducation populaire commençait à gêner certains. De plus la guérilla est présente dans cette région.
Le CINEP a lancé un appel international : ne nous laissez pas seuls ! (Quelques jours avant cet acte horrible, un général de l'armée a accusé ce centre dirigé par des jésuites d'être associé à la guérilla). Le CINEP dénonce la terreur exercée sur les ONG et les organisations sociales et demandent à la communauté internationale, aux ONG, ambassades et institutions publiques de condamner cette vague d'attentats qui ensanglante le pays, d'exiger des enquêtes et de dénoncer la passivité du gouvernement colombien.
début de l'article | |
Suite à l'assassinat de Calderón... |
Suite à l'assassinat de Calderón, vous pouvez :
- Publier l'information sur ces faits dans des journaux/revues (nous mettons des informations supplémentaires à disposition).
- Envoyer des fax/lettres, au choix à :
- Doctor Ernesto Samper Pizarro, Président de la République. Fax : 0057/1/341 83 64
- Doctor Horacio Serpa Uriba, Ministre de l'Intérieur. Fax : 0057/1/281 58 84
- Doctor Gilberto Echeverri, Ministre de la Défense. Fax : 0057/1/228 18 74
- Contacter des organisations, ONG, etc. pour qu'elles en fassent autant. Avec toujours copie de vos lettres à :
- CINEP, Carrera 5a, No. 33A-08, Santa Fé de Bogotá, D.C, Colombie, Fax : 0057/1/287 90 89.