été 1999 p. 52-57 |
l'homme occidental occidentalisé |
éloge du métissage |
Les expropriés de la connaissance
Penser la créolité
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La créolité, telle qu'elle émerge dans la Caraïbe, n'a rien à voir avec l'affirmation d'une identité culturelle qui regarderait vers le passé. C'est, au contraire, une ouverture au monde, qui rend compte de la condition multiculturelle de l'individu, capable de répondre à la menace de sociétés qui aménagent de plus en plus des zones de non-lieu de la connaissance. On n'oubliera pas non plus la blessure de l'esclavage qui continue de saigner.
La composition ment, elle transforme les gens en archétypes : l'enfant affamé, le drogué... je suis plus à l'aise avec les fragments, ils signalent qu'il ne s'agit pas d'une réponse juste et définitive : il s'est passé des choses avant la photo, et il s'en passera après. (Eugène Richards, photographe) |
Cet entretien réalisé par
Sébastien Bondieu, Jérémie Piolat, Christopber Yggdre
a été diffusé sur Fréquence Paris Plurielle (106,3 MHz FM)
le 22 janvier 1999.
Otan pour en arriver là Une guerre se déroule en Europe. Quand nous disons, en Europe, c'est pour affirmer qu'il ne s'agit pas simplement d'un conflit régional localisé au seul Kosovo, même si le Kosovo en est le principal théâtre des opérations. Dans ce numéro, les lecteurs remarqueront, peut-être, qu'il n'est pas fait état directement du conflit qui déchire l'ancienne fédération yougoslave. Ce n'est pas un choix délibéré de notre part. Depuis des semaines nous ne cessons de parler, entre nous et autour de nous de cette guerre. Nous avons, par ailleurs, réalisé plusieurs émissions radiophoniques à ce sujet sur Fréquence Paris Plurielle. Nous avons aussi reçu des e-mails de Yougoslavie de la part d'opposants au régime de Belgrade, qui n'ont même plus la force de trembler. Oui, nous sommes contre les frappes de l'Otan, en dépit du fait que la couverture médiatique de l'événement, incline constamment à prendre le parti d'une guerre qui masque toutes les autres guerres que l'économie mondialisée orchestre dans le monde à l'insu des peuples, sans que ces mêmes médias en fassent leur ordre du jour pour autant. Encore une fois, le tri est fait entre les bons et les méchants. Et nous nous demandons quelle fierté pourrait-on retirer, en la circonstance, en appelant à se prononcer pour l'un ou l'autre des deux camps belligérants ? “En temps de guerre, il faut choisir son camp”, est-il coutume de dire. Et, en la matière, il semble que quelques jours seulement après le début des frappes, l'Otan avait réussi, moyennant des campagnes médiatiques incessantes, à mettre l'opinion internationale dans le sien. “Pour ou contre” ? Il n'y aurait guère d'autre position tenable, paraît-il, sinon celle de l'abstention ou l'aveu d'une impuissance à proposer d'autres solutions moins coûteuses en vies humaines et en déplacements de population. “pour ou contre”, il n'y a pas de plus pernicieuse mise au pied du mur : “Pour les frappes ou pour la purification ethnique ?” Cet “ou bien ou bien” entre un pire et un moins pire, entre le soulagement de soutenir l'effort de guerre et la culpabilité d'être perplexe, a fait et continue à faire le bonheur des sondages d'opinion, coinçant les sondés eux-mêmes dans des simplifications qui rendent impossible le débat public. La règle veut que la propagande soit toujours du côté de l'ennemi et l'information du côté de celui qui veut faire savoir à point nommé que, s'il agit en recourant à la force, c'est non selon le droit du plus fort mais selon, justement, force de droit. Et cette guerre qui prend constamment à témoin le droit, la démocratie, ne fait qu'entretenir la confusion entre droit du plus fort et force de droit. |
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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 23 avril 03 par TMTM
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