Université d'Urgence |
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Coopérative Université Solidaire
Projet de mise en place de la coopérative Université solidaire
Université solidaire (S.C.O.P.) Coopérative de production et d'échange de savoir-faire pour la création d'alternatives sociales
Participer activement à la transformation de la société, continue d'être un engagement quotidien pour d'innombrables personnes un peu partout dans le monde. Les inégalités économiques et les pratiques de liberté bafouées, en ce début de troisième millénaire, sont encore monnaie courante, y compris dans les pays riches et démocratiques. Ceci nous conduit à nous poser de nombreuses questions quant aux manières d'exprimer et de faire avancer les désirs et les besoins de réaliser des changements sociaux. Des changements permettant de mieux repartir les richesses et acquérir toujours davantage d'espaces où tout un chacun puisse trouver les moyens pour exprimer et confronter avec les autres une vision du monde où les échanges ne seraient pas liés aux diverses formes de hiérarchies, des pouvoirs économiques et de subordination politique et culturelle. Pendant le dernier quart du XXe siècle des idées telles que l'autogestion, l'écologie, le féminisme, la démocratie directe et des pratiques alternatives incarnées par des tentatives de vie communautaires, la création de sociétés coopératives de production, de squats sociaux, une presse et culture contestataire/radicale, ainsi que de très nombreuses associations et groupes informels visant à remettre en cause des aspects concernant la famille, le travail, les relations entre générations et entre les institutions et les individus, ont accompagné les mouvements sociaux qui périodiquement mobilisent des milliers, voire des centaines de milliers de personnes.
À partir d'une analyse de ces dernières trente années d'histoire et les multiples tentatives de développer des idées et des pratiques « alternatives » on peut faire un double constat. D'un côté continuent à se développer des activités et des structures qui maintiennent vivantes la contestation et la création sociale, mais de l'autre nous avons du mal à faire vivre ensemble et à faire communiquer entre eux-elles les divers acteurs ou agents de la transformation sociale et en particulier « chercheurs » et « expérimentateurs ». Néanmoins, nous constatons aussi qu'une véritable culture alternative et d'entraide a essaimé un peu partout en Europe ainsi que dans de nombreux autres pays des cinq continents. Cette culture pourrait être le noyau central sur lequel et à partir duquel l'Université solidaire s'acheminerait pour développer ses objectifs et ses moyens. En effet, cette culture nous semble riche et présenter les multiples formes de la diversité et des différences qui de fait facilitent la création de nouveaux rapports sociaux susceptibles de tenir compte aussi bien des transformations socio-économiques et politiques que les désirs/besoins individuels et collectifs vis-à-vis du devenir de nos sociétés. Mais cette culture, aussi riche et diverse qu'elle soit, et justement à cause de sa particularité, ne peut pas se transmettre à partir de structures verticales. L'Université solidaire devra donc veiller à adopter constamment les moyens les plus horizontaux possibles, et soigner l'interface entre individu et individu, entre collectifs et structures agissant dans les domaines de la recherche ou des pratiques alternatives afin que vive et se développe une culture de l'entraide. D'autre part un des ses objectifs sera celui de permettre, ou faciliter la naissance d'une telle culture dans les divers secteurs sociaux où peu de germes y ont été ensemencés pour l'instant.
Un des premiers objectifs de l'Université solidaire serait celui de combler une partie du fossé existant entre chercheurs et praticiens, mais aussi entre des options idéologiques n'ayant pas cherché une confrontation de fond au-delà des vieux schémas politiques condamnant telle ou telle attitude ou comportement. Permettre une confrontation entre des choix de vie différents, confrontation souvent inexistante parce que non voulue à cause d'a priori dictés par un choix culturel niant les possibilités mêmes qui nous sont offertes par le dialogue et la discussion. L'Université solidaire devra devenir ce lieu de discussion et confrontation qui nous l'espérons maintiendra intact l'esprit d'ouverture critique nécessaire aux pensées et aux mouvements envisageant la transformation sociale.
L'objectif de cette nouvelle coopérative sera justement celui de créer et développer les moyens pour que les unEs et les autres puissent se retrouver dans une structure horizontale pour réfléchir, faire des recherches, des échanges solidaires sur et pour la création d'alternatives sociales.
L'Université solidaire recueillera lors de séminaires, de conférences, de colloques, de stages et cours de formation, tous ceux et celles qui désirent partager leur savoir et savoir-faire, tous ceux et celles qui se proposent de s'engager dans la création d'initiatives collectives que ce soit dans le domaine de la production, des services ou de la culture, toujours dans un esprit de coopération et d'entraide. Mais l'Université solidaire accueillera aussi tous ceux et celles désirant développer une vision horizontale des échanges et du travail interindividuel.
L'Université solidaire cherchera, naturellement, et tout d'abord, des partenaires parmi les diverses structures « alternatives » et coopératives déjà existantes, mais aussi parmi les professionnels de la recherche ou du travail et les associations ou groupes intervenant dans les mouvements sociaux ou encore les syndicats partageant ses objectifs. Mais parce que l'Université solidaire s'adressera à la société tout entière aussi bien en France que dans d'autres régions du monde, elle aura comme interlocutrices quelques-unes des institutions sociales dont les objectifs sont le plus proche possible de ceux de l'Université solidaire. Vouloir faire des recherches sur la culture solidaire, la transmettre au plus grand nombre de personnes possible, en essayant de maintenir une structure horizontale voilà le pari qui va nous guider dans la réalisation de cette nouvelle université. Pour cela il nous faudra non seulement de la volonté et de l'imagination, mais aussi des fonds permettant à cette nouvelle structure de vivre en tant qu'alternative sociale. Ces recherches de fonds et de soutien nécessaire devront cependant se faire toujours en songeant que l'Université solidaire devra garder toute l'autonomie et la vision critique nécessaire pour garder son indépendance et liberté d'action vis-à-vis des groupes, structures, individus et institutions qui voudraient lui apporter leur soutien. Cette indépendance et vision critique du monde sont en effet le gage pour qu'une culture solidaire se fonde sur d'autres valeurs que la soumission et l'enfermement idéologique.
Les activités de l'Université solidaire qui auront pour objet de partager les savoir et les savoir-faire devront se préparer et mettre en œuvre dans ce même esprit d'échange et de solidarité, et par conséquent la mise en place des moyens pour lui permettre de fonctionner s'efforceront en tout instant de tenir compte d'une démarche collective et des formes de démocratie participatives horizontales.
L'Université solidaire s'engagera, selon ses moyens et possibilités à appuyer toute initiative et démarche des personnes voulant participer à une recherche concernant leur activité, ou des problèmes sociaux et politiques qui les touchent particulièrement.
Enfin, cette recherche s'appuyant sur des savoir et savoir-faire individuels et collectifs, avec l'élaboration d'une pensée critique seront la garantie pour que l'Université solidaire produise, d'un côté une culture de l'entraide tout en favorisant ou en participant activement à l'élaboration/création de projets « alternatifs ».
En résumé, on peut dire que l'Université solidaire a comme objectif de créer des lieux de rencontres, d'échange et de recherche où les acteurs sociaux qu'ils-elles soient des chercheurs de profession ou des militantEs engagéEs dans des dynamiques où prime le souci des échanges horizontaux puissent créer ensemble jour après jour des bribes de culture solidaire ainsi que des activités pratiques.
Le fonctionnement
Des « sections » correspondant à diverses disciplines et formations se réuniront à chaque début d'année autour d'un ou plusieurs animateurs-animatrices. La section ne réunira qu'une quinzaine de personnes souhaitant travailler en commun sur un projet de recherche et/ou de réalisation concrète. Ceux et celles participant à cette section, s'engagent à produire pour la fin de l'année « universitaire » une relation individuelle ou collective (choix qui sera fait par les participantEs à la section eux-elles mêmes) pouvant être publiée dans les éditions de l'Université solidaire ou ailleurs. Outre le travail de groupe dans la section, tous les participantEs à une Université solidaire territoriale (constituée dans grande ville, un canton, un département, ou une région selon son degré d'implantation) pourront fréquenter librement les interventions plénières présentées par une ou plusieurs personnes. Lors de ces conférences-debats l'on exposera le plus amplement possible les recherches et les objectifs de chaque section. Ces conférences-debats pourront être donnés indistinctement par l'animateur-animatrice de la section, un des membres de celle-ci choisi par la section ou encore par des intervenantEs externes provenant d'autres Universités solidaires, mais aussi d'invités ayant une pratique et/ou une sensibilité proche de l'Université solidaire mais travaillant dans des structures « ordinaires ». En effet, si le partage du savoir et du savoir-faire devra se faire dans un premier temps entre les participants à l'Université solidaire, ce partage et cet échange devront pouvoir s'effectuer régulièrement avec d'autres structures coopératives et alternatives, mais aussi avec d'autres centres universitaires et institutions économiques n'ayant pas de rapport direct avec l'économie sociale et solidaire, mais désirant créer et développer des échanges horizontaux. L'objectif principal de l'Université solidaire étant celui de produire une recherche sur les fondements théoriques et la mise en pratiques d'alternatives sociales, cela ne veut pas dire que les participantEs à l'Université solidaire ne soient pas amenés à demander de faire valider leurs acquis (par des diplômes universitaires, par exemple). Il nous faudra pour cela mettre en place des échanges permettant la reconnaissance du travail effectué au sein de l'Université solidaire (voir l'exemple du DHEPS du Collège coopératif). Cependant les participantEs à l'Université solidaire, auront la possibilité de se « contenter » de produire une recherche sous forme de dossier ou de livres individuels ou collectifs (choix effectué de façon autonome dans chaque section), ou de participer à la création d'une activité sociale alternative ou encore de vouloir acquérir cette « reconnaissance » institutionnelle. Dans ce dernier cas, les liens créés par l'UniSol et les Centres de recherche ainsi que des départements universitaires proches œuvreront pour que cela soit possible. Ceci reste néanmoins une des questions ouvertes à laquelle l'Université solidaire pourra donner des réponses plus précises à la fois en sachant mieux ce que désirent ses participantEs et selon l'évolution qui sera la sienne. Pour l'instant il me semble que la tâche principale est celle de rencontrer un certain nombre de personnes susceptibles à participer plus ou moins activement au projet.
Le calendrier possible serait le suivant :
- Constitution immédiate d'une association 1901 pour faciliter dans un premier temps les démarches administratives, aussi bien pour louer, ou être hébergé gratuitement dans des locaux, mais aussi pour pouvoir recevoir des dons ou des subventions et donner un cadre juridique nécessaire pour des activités publiques comme le seront celles de l'Université solidaire.
- Mais j'imagine aussi des universités solidaires nomades pouvant s'organiser de façon autonome dans des villes et des quartiers, dans des structures très souples et temporaires permettant, ou facilitant la recherche sur telle ou telle alternative sociale ou encore sur des problématiques les concernant. Dans ce cas de figure, il faudra étudier comment étendre un réseau fédérateur d'initiatives et de savoir sans que les structures ayant pignon et (peut-être poignon) sur rue n'étouffent pas des expériences plus petites surgissant du besoin et désir de nouveaux collectifs ou acteurs sociaux.
- Les diverses Universités solidaires territoriales existantes dans une région ou un pays, s'efforceront donc d'entretenir des rapports solidaires et échanges avec des structures plus petites voulant participer de sa même démarche. L'institution représentée par les diverses Universités solidaires, ne devra pour cela pas se figer dans des pratiques d'enseignement hiérarchique « classique », mais continuer à s'intéresser aux demandes, aux questions posées dans telle ou telle activité salariale, dans telle ou telle couche de population, dans tel ou tel domaine que ce soit scientifique, culturel, ou encore lié à la santé, l'architecture, la vie quotidienne.
- On peut imagier que les Animateurs-Animatrices des sections se rencontrent une fois par trimestre pour échanger mutuellement sur les recherches et activités de chacune des sections. Cet échange aurait pour objectif principal celui d'informer, et être informé afin que les sections appartenant à telle Université solidaire territoriale, aient un minimum de rapports entre elles, et finalement constituent une sorte de fédération de sections s'entraidant lorsque cela sera nécessaire. La pluridisciplinarité ne sera pas un vain mot, et touTEs les participantEs pourront ainsi profiter des savoir et des savoir-faire de chacun.
- Enfin, le dernier aspect et peut-être « l'utopique » de l'Université solidaire est constitué par l'idée que ses intervenantEs soient finalement payés pour leur participation. Un « salaire » qui serait égal pour tous et toutes, et qui serait dévolu comme une sorte de reconnaissance sociale pour les recherches qui s'effectuent dans cette structure. Les ASSEDIC, les fédérations des SCOP, des banques mutuelles, des structures alternatives, des centres de recherche, des organisations syndicales, des commissions européennes des fondations diverses pourraient contribuer à atteindre cet objectif. Mais celui-ci pourra être aussi en construisant des structures coopératives intervenant dans des secteurs divers comme l'édition, le spectacle ou les échanges culturels entre divers pays, mais aussi dans le domaine de la production et la consommation, etc..
- Ce dernier point, la constitution de plusieurs activités coopératives liées à l'Université Solidaire, mais indépendantes dans leur fonctionnement interne, permettrait de constituer une base financière, à long terme afin que l'autonomie de celle-ci puisse lui garantir à la fois une continuité, mais aussi l'engagement critique et social qui devrait être le sien.
Mimmo Pucciarelli, Alain Pessin, Denis Bayon, Daniel Colson, Bruno Charles
- Réunion pour la constitution de l'association pour la mise en place de la coopérative Université Solidaire ; le 16 septembre à 14 heures à la Condition des Soies, 7, rue Saint Polycarpe, 69001 Lyon.
- Pour tout contact écrire à :
Université solidaire
c/o La condition des soies,
7, rue Saint Polycarpe
69001 Lyon.
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Les périphériques vous parlent, dernière mise à jour le 25 avril 03 par TMTM