To be or not to be ? | |
Dérapage verbal |
“Mais que voulez-vous que l'on fasse avec les jeunes ? Ils n'ont même pas de projet.”
Lors des manifestations contre le CIP, un ministre n'a pas hésité à lancer, méprisant : « Mais que voulez-vous que l'on fasse avec les jeunes ? Ils n'ont même pas de projet. » Les médias n'ont certes pas manqué de lui emboîter le pas. Face à de telles déclarations les « jeunes » n'ont rien à répondre. Profitant de cette non-réponse, le gouvernement va encore une fois essayer de se substituer à « la jeunesse » et de lui trouver un projet. Un projet fabriqué à « sa » mesure, c'est-à-dire la mesure du gouvernement : le projet du gouvernement. Mais la jeunesse se réduit certainement pas à la vision que les responsables de tous bords en ont, encore moins à ce que les médias en disent. Le gouvernement, mais tout autant, les partis, les responsables, les observateurs ne savent cependant pas très bien que faire, à part de ne rien faire dans l'attente que « ça » se passe. On a parle d'États Généraux de la Jeunesse, on a fait un questionnaire : pour quoi faire ?
PLUS VITE QUE SON OMBRE
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En fait, tout ce que les autorités « de tutelle », comme on dit si joliment, trouvent de mieux à faire, à chaque fois que la jeunesse « sort de sa réserve », c'est de s'adresser à la dernière minute à des organisations légitimement représentatives des jeunes. La suite est tout aussi prévisible. On va les inviter à discuter avec des représentants gouvernementaux et on ne sait qui d'autre encore (ça sera bien sûr au gouvernement de le dire) de ce « qu'il faut » à la jeunesse.
Il faut en finir avec cette imposture qui n'a d'autre objet que de garder les choses en l'état. Il nous semble que c'est aux jeunes d'abord de décider quand et comment appeler éventuellement à des États Généraux ou autre chose. Mais avant tout, il nous faut savoir ce qu'est la jeunesse dont on parle, et surtout ce qu'elle n'est pas. Une fois ces faits établis il restera à voir quel est son projet, et si elle n'en a pas, en établir un Pour nous ce projet ne pourra se faire qu'en considérant la jeunesse indépendamment de tout critère d'âge.
C'est l'objectif de ce numéro spécial des Périphériques vous parlent : proposer à tous ceux qui se retrouveraient dans la définition d'une jeunesse « de culture » - telle que nous l'avons énoncée dans l'éditorial - de travailler autour d'un certain nombre de points susceptibles d'initier une démarche à un projet. Ce projet, nous l'avons baptisé « OBJECTIF JEUNESSE ».
Nous voudrions avec Objectif Jeunesse susciter un mouvement autour d'idées qui visent plus à trouver des ouvertures qu'à soutenir une théorie à proprement parler. La théorie, s'il y a, sera le fruit de la démarche de chacun et de tous pour « faire mouvement ».